Tous les sujets, pour votre succès

HLP Évaluation commune Première G1SHLEH02954

Accueil » HLP Évaluation commune Première G1SHLEH02954

Epreuve E3C : Histoire Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques
Voie : Bac général
Niveau d’études : Classe de première
Session : 2025
Durée de l’épreuve : 2 heures
Axes de programme : Les représentations du monde.
Calculatrice : Interdite
Dictionnaire : Interdit
Numéro du sujet : G1SHLEH02954

Extrait de l’annale :
Après avoir fait voir combien la connaissance des hommes est supérieure à
celle des animaux, Condillac cherche en quoi les passions des hommes diffèrent de celles des animaux et, pour ce faire, il s’interroge sur ce qu’est l’amour-propre (origine de toutes les passions) chez l’animal ainsi que chez l’homme.
L’amour-propre est sans doute une passion commune à tous les animaux, et
c’est de lui que naissent tous les autres penchants.
Mais il ne faut pas entendre par cet amour le désir de se conserver. Pour former un pareil désir, il faut savoir qu’on peut périr ; et ce n’est qu’après avoir été témoin de la perte de nos semblables que nous pouvons penser que le même sort nous attend.
Nous apprenons au contraire, en naissant, que nous sommes sensibles à la douleur.
Le premier objet de l’amour-propre est donc d’écarter tout sentiment désagréable ; et c’est par-là qu’il tend à la conservation de l’individu.
Voilà vraisemblablement à quoi se borne l’amour-propre des bêtes. Comme
elles ne s’affectent réciproquement que par les signes qu’elles donnent de leur douleur ou de leur plaisir, celles qui continuent de vivre ne portent plus leur attention sur celles qui ne sont plus. D’ailleurs, toujours entraînées au dehors par leurs besoins, incapables de réfléchir sur elles-mêmes, aucune ne se dirait en voyant ses semblables privées de mouvement, elles ont fini, je finirai comme elles. Elles n’ont donc aucune idée de la mort ; elles ne connaissent la vie que par sentiment ; elles meurent sans avoir prévu qu’elles pouvaient cesser d’être ; et lorsqu’elles travaillent à leur conservation, elles ne sont occupées que du soin d’écarter la douleur.
Les hommes, au contraire, s’observent réciproquement dans tous les instants de leur vie, parce qu’ils ne sont pas bornés à ne se communiquer que les sentiments, dont quelques mouvements ou quelques cris inarticulés peuvent être les signes. Ils se disent les uns aux autres tout ce qu’ils sentent et tout ce qu’ils ne sentent pas. Ils s’apprennent mutuellement comment leur force s’accroît, s’affaiblit, s’éteint. Enfin, ceux qui meurent les premiers disent qu’ils ne sont plus, en cessant de dire qu’ils existent, et tous répètent bientôt : un jour donc nous ne serons plus. L’amour-propre par conséquent n’est pas pour l’homme le seul désir d’éloigner la douleur, c’est encore le désir de sa conservation.
Condillac, Traité des animaux, 2e partie chapitre VII, 1755

Question d’interprétation philosophique :
Qu’est-ce qui fait, selon Condillac, la spécificité de l’amour-propre chez l’homme ?

Question de réflexion littéraire :
« L’homme n’est pas un animal comme les autres » : est-ce si évident ?

Pour construire votre réponse, vous vous référerez au texte ci-dessus, ainsi qu’aux lectures et connaissances, tant littéraires que philosophiques, acquises durant l’année.