Epreuve E3C : Histoire Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques
Voie : Bac général
Niveau d’études : Classe de première
Session : 2025
Durée de l’épreuve : 2 heures
Axes de programme : Les représentations du monde.
Calculatrice : Interdite
Dictionnaire : Interdit
Numéro du sujet : G1SHLEH02951
Extrait de l’annale :
Dans cet extrait, Condillac institue la comparaison entre l’homme et l’animal et
défend l’idée d’une continuité entre eux : l’animal est susceptible de sentir, de juger, de penser mais c’est grâce au langage que l’homme va pouvoir prolonger et dépasser l’animalité.
Il n’est pas étonnant que l’homme, qui est aussi supérieur par l’organisation que par la nature de l’esprit qui l’anime, ait seul le don de la parole ; mais, parce que les bêtes n’ont pas cet avantage, faut-il croire que ce sont des automates, ou des êtres sensibles, privés de toute espèce d’intelligence ? Non sans doute. Nous devons seulement conclure que, puisqu’elles n’ont qu’un langage fort imparfait, elles sont à peu près bornées aux connaissances que chaque individu peut acquérir par luimême. Elles vivent ensemble, mais elles pensent presque toujours à part. Comme elles ne peuvent se communiquer qu’un très-petit nombre d’idées, elles se copient peu : se copiant peu, elles contribuent faiblement à leur perfection réciproque ; et par conséquent, si elles font toujours les mêmes choses et de la même manière, c’est, comme je l’ai fait voir, parce qu’elles obéissent chacune aux mêmes besoins.
Mais si les bêtes pensent, si elles se font connaître quelques-uns de leurs
sentiments ; enfin, s’il y en a qui entendent quelque peu notre langage, en quoi donc diffèrent-elles de l’homme ? N’est-ce que du plus au moins ?
Je réponds que dans l’impuissance où nous sommes de connaître la nature des êtres, nous ne pouvons juger d’eux que par leurs opérations. C’est pourquoi nous voudrions vainement trouver le moyen de marquer à chacun ses limites ; nous ne verrons jamais entre eux que du plus ou du moins. C’est ainsi que l’homme nous paraît différer de l’Ange, et l’Ange de Dieu même : mais de l’Ange à Dieu la distance est infinie ; tandis que de l’homme à l’Ange elle est très considérable, et sans doute plus grande encore de l’homme à la bête.
Condillac, Traité des animaux (1755).
Question d’interprétation philosophique :
Comment l’auteur procède-t-il dans son texte pour justifier l’idée que, pour élever l’homme, il n’est pas nécessaire de rabaisser l’animal ?
Question de réflexion littéraire :
Quel intérêt y a-t-il selon vous à comparer l’homme et l’animal ?
Pour construire votre réponse, vous vous référerez au texte ci-dessus, ainsi qu’aux lectures et connaissances, tant littéraires que philosophiques, acquises durant l’année.