Bac Technologique
Classe : Terminale
Centre d’examen : Métropole
Matière : Philosophie
Année : 2025
Session : Normale
Durée de l’épreuve : 4 heures
Repère de l’épreuve : 25-PHTEME2
L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants
Sujet 1
Le développement de la technique nous empêche-t-il de penser ?
Sujet 2
La justice doit-elle être au service des plus faibles ?
Sujet 3
Expliquer le texte suivant :
Une œuvre d’art, dit-on, étant un produit humain, est inférieure aux produits de la nature. Certes, une œuvre d’art n’est pas douée de sentiment, ne déborde pas de vie, est tout à fait superficielle, alors que les produits de la nature sont des produits vivants.
Et c’est ainsi que les produits de la nature, étant l’œuvre de Dieu, seraient supérieurs aux œuvres d’art qui sont des produits humains. En ce qui concerne cette opposition, on doit bien reconnaître qu’en tant qu’objet l’œuvre d’art est privée de vie, de vie extérieure, et peut en conséquence être considérée comme une chose morte. Ce qui est vraiment vivant présente une organisation dont le finalisme1 s’étend jusqu’aux moindres détails, alors que l’œuvre d’art ne présente une apparence de vie qu’à sa surface, et qu’intérieurement, elle n’est que pierre, bois ou toile vulgaires ou, comme dans la poésie, représentations traduites en mots et en discours. Mais, sous son aspect de chose, d’objet, l’œuvre d’art n’est justement pas une œuvre d’art : elle n’est œuvre d’art qu’en tant que spiritualité, qu’en tant qu’elle a reçu le baptême2 de l’esprit et représente quelque chose qui participe de l’esprit, qui est accordé à l’esprit.
L’œuvre d’art vient donc de l’esprit et existe pour l’esprit, et sa supériorité consiste en ce que si le produit naturel est un produit doué de vie, il est périssable, tandis qu’une œuvre d’art est une œuvre qui dure. La durée présente un intérêt plus grand. Les événements arrivent, mais, aussitôt arrivés, ils s’évanouissent ; l’œuvre d’art leur confère de la durée, les représente dans leur vérité impérissable.
G.W.F. Hegel, Esthétique, 1835.
1 finalisme : ordonnancement qui dispose harmonieusement l’ensemble des parties d’un tout.
2 baptême : sacrement de l’Église chrétienne, employé ici au sens imagé.
Rédaction de la copie
Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l’explication de texte. Il peut :
– soit répondre dans l’ordre, de manière précise et développée, aux questions posées (option n°1);
– soit suivre le développement de son choix (option n°2).
Il indique son option de rédaction (option n°1 ou option n°2) au début de sa copie.
Questions de l’option n°1
A. Éléments d’analyse
1. Pourquoi dit-on qu’un « produit humain » est inférieur aux « produits de la nature » ?
2. Pourquoi dit-on qu’un « produit humain » est inférieur aux « produits de la nature » ?
3. Expliquer pourquoi il ne faut pas envisager l’œuvre d’art « sous son aspect de chose », mais « en tant que spiritualité ». Donner un exemple.
4. D’après ce texte, qu’est-ce qui fait en dernier lieu la « supériorité » de l’œuvre d’art ?
B) Éléments de synthèse
1. Quelle est la question à laquelle l’auteur tente de répondre dans ce texte ?
2. Dégager les différents moments de l’argumentation.
3. En vous appuyant sur les éléments précédents, dégager l’idée principale du texte.
C) Commentaire
1. Que nous apprend la comparaison entre l’art et la nature ?
2. En quel sens l’œuvre d’art est-elle porteuse de vérité ?