Bac Général
Classe : Terminale
Centre d’examen : Polynésie
Matière : Philosophie
Année : 2023
Session : Normale
Durée de l’épreuve : 4 heures
Repère de l’épreuve : 23-PHGEPO1
L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants
Sujet 1
L’art est-il l’affaire des seuls spécialistes ?
Sujet 2
Savoir rend-il malheureux ?
Sujet 3
Expliquer le texte suivant :
Les avantages et les bénéfices de la vie sociale sont inaccessibles sans
communication des pensées ; aussi a-t-il fallu que l’homme trouve des signes
sensibles externes permettant de faire connaître aux autres les idées invisibles dont sont constituées ses pensées. A cette fin rien n’est plus adapté, par leur fécondité aussi bien que leur brièveté, que les sons articulés que l’homme s’est trouvé capable de créer avec tant de facilité et de variété. Ainsi, peut-on penser, est-il arrivé que les mots, naturellement si bien adaptés à leur but, ont été utilisés par les hommes comme signes de leurs idées : non par la liaison naturelle qui existerait entre des sons articulés particuliers et certaines idées (il n’y aurait alors qu’une seule langue pour toute l’humanité), mais par l’institution volontaire qui fait qu’un mot devient arbitrairement la marque de telle idée. L’utilité des mots est donc d’être la marque sensible des idées, et les idées dont ils tiennent lieu sont leur signification propre et immédiate.
Les gens se servent de ces marques soit pour enregistrer leurs propres pensées et soulager ainsi leur mémoire, soit pour « extérioriser » leurs idées et les exposer à la vue d’autrui. Les mots, dans leur signification primaire ou immédiate ne tiennent lieu de rien d’autre que des idées dans l’esprit de celui qui s’en sert, quels que soient l’imperfection et le manque de soin avec lesquels des idées sont tirées des choses qu’elles sont censées représenter. Quand un homme parle à un autre, c’est pour être compris; et le but de la parole est que ces sons puissent comme des marques faire connaitre des idées à l’auditeur.
LOCKE, Essai sur l’Entendement humain (1689)