Bac Général
Classe : Terminale
Centre d’examen : Polynésie
Matière : Philosophie
Année : 2022
Session : Remplacement
Durée de l’épreuve : 4 heures
Repère de l’épreuve : 22-PHGEPO3
L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants
Sujet 1
Peut-on dire d’une œuvre d’art qu’elle est vraie ?
Sujet 2
L’Etat a-t-il le devoir de nous protéger ?
Sujet 3
Expliquer le texte suivant :
Le type de la prédisposition arrêtée, rigide, invariable, qui ne laisse guère de place à l’action des causes extérieures, c’est l’instinct. Or, on peut se demander s’il existe chez l’homme un seul instinct proprement dit. On parle quelquefois de l’instinct de conservation ; mais l’expression est impropre. Car un instinct c’est un système de mouvements déterminés, toujours les mêmes, qui, une fois qu’ils sont déclenchés par la sensation, s’enchaînent automatiquement les uns aux autres jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur terme naturel, sans que la réflexion ait nulle part à intervenir ; or, les mouvements que nous faisons quand notre vie est en danger n’ont nullement cette détermination et cette invariabilité automatique. Ils changent suivant les situations ; nous les approprions aux circonstances : c’est donc qu’ils ne vont pas sans un certain choix conscient, quoique rapide. Ce qu’on nomme instinct de conservation n’est, en définitive, qu’une impulsion générale à fuir la mort, sans que les moyens par lesquels nous cherchons à l’éviter soient prédéterminés une fois pour toutes. On en peut dire autant de ce qu’on appelle parfois, non moins inexactement, l’instinct maternel, l’instinct paternel, et même l’instinct sexuel. Ce sont des poussées dans une direction ; mais les moyens par lesquels ces poussées s’actualisent changent d’un individu à l’autre, d’une occasion à l’autre. Une large place reste donc réservée aux tâtonnements, aux accommodations personnelles, et, par conséquent, à l’action de causes qui ne peuvent faire sentir leur influence qu’après la naissance. Or, l’éducation est une de ces causes.
DURKHEIM, Education et sociologie, « L’éducation, sa nature et son rôle » (1922)