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Spécialité HLP Sujet zéro 1 Bac Général

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Bac Général
Classe : 
Terminale
Centre d’examen :
 Sujet zéro
Matière : Humanités, littérature et philosophie
Année : 2021
Session :
Durée de l’épreuve : 4 heures
Repère de l’épreuve :
L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.

Répartition des points :
Première partie : 10 points
Deuxième partie : 10 points

Un être humain nous jette d’abord au visage cette forme et cette couleur, ce jeu des mouvements, qui ne sont qu’à lui. Les marques de l’âge et du métier s’imprimeront sur cette écorce, mais sans la changer. Tel il est à douze ans, sur les bancs de l’école, tel il sera ; pas un pli des cheveux n’en sera changé. La manière de s’asseoir, de prendre, de tourner la tête, de s’incliner, de se redresser, est dans cette forme pour toute la vie. Ce sont des signes constants, que l’individu ne cesse point de lancer, ni les autres d’observer et de reconnaître. Quelque puissance de persuasion que j’aie, que je sois puissant ou riche, ou flatteur, ou prometteur, je sais bien qu’il ne changera rien de ce front large ou étroit, de cette mâchoire, de ces mains, de ce dos, pas plus qu’il ne changera la couleur de ces yeux. Alexandre, César, Louis XIV, Napoléon, ne pouvaient rien sur ces différences. Aussi l’attention de tout homme se jette là, assurée de pouvoir compter sur cette forme si bien terminée, si bien assise sur elle-même, si parfaitement composée, où tout s’accorde et se soutient. On peut le tuer, on ne peut le changer.
Là-dessus donc s’appuient d’abord tous nos projets et toutes nos alliances. Vainement l’homme tend un autre rideau de signes, ceux-là communs, qui sont costumes, politesses, phrases ; tout cela ne brouille même pas un petit moment le ferme contour, la couleur, l’indicible mouvement, le fond et le roc d’une nature. Ici est signifié quelque chose qui ne peut changer et qui ne peut tromper. Mais quoi ?
Alain, Les Idées et les âges (1927).

Première partie : interprétation littéraire
Comment Alain justifie-t-il l’idée d’une constitution inébranlable de la personnalité ?

Deuxième partie : essai philosophique
« quelque chose qui ne peut changer » : la littérature libère-t-elle de
l’assignation à une identité ?